Ainsi que j’étais un jour en admiration, contemplant comme je pouvais avoir la connaissance de cette science divine tant cachée par les Sages, qu’il n’y a homme vivant qui en puisse avoir aucune connaissance, je demeure tout confus en mon entendement, et pour passer ma fantaisie, je m’en allai promener à l’entour d’une montagne où j’aperçus une obscure et profonde caverne, et m’en approchai fort près, et vis qu’elle était véritablement profonde et obscure, et au fond d’icelle habitait un lyon verd, lequel avait six cornes et six oreilles, qui étaient toutes pleines d’eau vive : et lors je fus fort étonné de voir un monstre si horrible et si étrange, et le considérai en moi-même, et ainsi que j’étais en pensée, il regarde, m’avise, et commence à me dire affectueusement
Qui est-ce que tu viens chercher en ce pays ici, qui est si aride et désert, car il n’y habite personne, ni n’y peut habiter, à cause de ma cruauté : car aussitôt que quelqu’un se présente, il est aussitôt dévoré et réduit en ma nature.
Quand j’entendis tel propos, je m’étonnai et me rendis humble envers lui en lui disant : pardonne à ma trop curieuse volonté, toutefois sans vice, mais le grand désir que j’ai de votre connaissance fait que j’ai perdu toute contenance, et pour ce, seigneur, supportez le zèle que j’ai de vous faire service, et si en avez quelque connaissance, je vous prie de m’en faire part d’une petite étincelle, à savoir du nom de cette matière et de sa conduite, autrement je suis privé de toute espérance.
Purifie-moi, et remets tous mes esprits et sens en bon chemin.
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