Les Lettres juives sont la première contribution littéraire de Boyer d’Argens après sa carrière militaire et son livre le plus remarquable par sa fantaisie et sa verve. L’ouvrage fut à l’origine un périodique, les lettres paraissaient régulièrement. Un juif voyageur en Europe fait part de ses observations et de ses réflexions à ses amis juifs, selon un modèle assez en vogue à cette époque et qu’emploiera en premier Marana dans L’espion turc en 1684, puis Montesquieu dans les Lettres Persanes en 1721. L’ensemble donne lieu à une élégante satire de la société et des moeurs de l’époque. Le volume V est dédié à Sancho Panza, le sixième au barbier de Don Quichotte. Il n’en reste pas moins qu’il souffle sur l’oeuvre un vent tout à fait philosophique et critique, et c’est le souffle des Lumières, celui qu’on retrouvera dans l’esprit de Diderot et de Voltaire et qui s’interroge sur la perception des choses, l’opinion et la vérité.
Sources : EDITION-ORIGINALE.COM
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